Journée Mondiale Contre le Cancer : La Ligue dénonce !

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INÉGALITÉS D'ACCÈS AUX SOINS POUR LES PLUS VULNÉRABLES

 

Nous sommes le 4 février qui est la Journée Mondiale Contre le Cancer. Dans ce sens, La Ligue contre le cancer a confié à BVA Xsight une étude afin de mesurer les évolutions récentes dans l’accès aux soins et aux médicaments en cancérologie. Ses résultats révèlent que les tensions majeures traversées par le système de santé français provoquent de nouvelles détériorations dans le parcours de soins des malades du cancer. Cette dégradation des prises en charge vient mettre en péril les précieux acquis des plans cancers successifs et constitue une menace pour la santé des personnes malades à l’origine de graves pertes de chance. 

 

UN ALLONGEMENT DES DÉLAIS D’ACCÈS AUX SOINS

 

Depuis 2018, dans le cadre de l’élaboration de nouveaux indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IQSS), l’Institut national du cancer (INCa) et la Haute Autorité de Santé (HAS) ont formalisé des recommandations claires concernant les délais attendus entre les différentes étapes du traitement de différents cancers. Selon ces travaux et concernant la prise en charge du cancer du sein (INCa 2022), le délai entre la réalisation de la mammographie d’alerte et l’accès au premier

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traitement ne devait pas excéder 6 semaines. L’étude BVA Xsight conduite en octobre 2023 révèle que ce délai s’élèveaujourd’hui à 11,5 semaines, contre 9,3 semaines lors de la précédente étude conduite pour la Ligue en 2019. C’est quasiment un doublement par rapport au délai prescrit par l’INCa.

 

Aujourd’hui, la situation ne fait que s’aggraver, tous cancers confondus, les résultats montrent un retard cumulé de deux semaines en moyenne entre l’examen diagnostic de dépistage et le début des traitements. Dans le même temps, la durée moyenne du parcours de soins s’est, elle-aussi, considérablement allongée, avec 6 semaines supplémentaires en moyenne. Des chiffres qui sont donc bien supérieurs aux indicateurs de qualité et de sécurité des soins récemment élaborés par l’INCa et la HAS.

 

DES DIFFICULTÉS D’ACCÈS AUX MÉDICAMENTS EN VILLE ET À L’HÔPITAL

 

Depuis plusieurs années, malgré des alertes répétées et une mobilisation des pouvoirs publics, les pénuries de médicaments se sont aggravées. 78 % des professionnels de santé interrogés ont déjà été confrontés à une pénurie de médicaments. En outre, ce sont presque toujours les médicaments destinés à traiter les complications ou effets secondaires des cancers qui arrivent en tête de liste (56 % des pénuries déclarées par les professionnels) suivis par d’autres médicaments utilisés pendant le parcours de soins comme les curares (33 %) et les chimiothérapies (22 %). Ces tensions d’approvisionnement ou pénuries de médicaments ont des conséquences sur les personnes malades : angoisse et anxiété (32 %), perte de temps (28 %), aggravation des symptômes (7 %) voire même du cancer (3 %).

 

UN DÉFICIT D’ACCOMPAGNEMENT : UNE BAISSE DE LA QUALITÉ DES PARCOURS DE SOINS QUI
TOUCHE LES PLUS VULNÉRABLES

 

3 personnes sur 10 font part de difficultés d’accès aux soins : report ou annulation de consultations et de traitements, refus de soins... Les personnes les plus vulnérables, celles dont les revenus sont inférieurs à 2 500 euros par mois (39 %) mais aussi celles qui résident à Paris (38 %) sont particulièrement concernées par les reports ou annulations de consultations ou de soins. Les personnes soignées dans les établissements publics de soins (35 %) sont davantage confrontées à ces problèmes par rapport à celles prises en charge dans les centres de lutte contre le cancer (CLCC) ou les hôpitaux privés. Cette situation apparaît encore plus préoccupante dans les départements et régions d’outre-mer où 50 % des aidants de personnes malades évoquent des problèmes d’accès aux soins pour leur proche malade.

 

Plusieurs études récentes ont également révélé des inégalités de genre dans la qualité des parcours de soins. Les femmes et les personnes racisées seraient moins bien prises en charge. L’évaluation par les patients de leur parcours de soins vient confirmer ces résultats : les femmes atteintes de cancer gynécologiques et les personnes dont les revenus sont faibles (moins de 1 500 euros par mois) expriment en effet les plus mauvais vécus de leur parcours de soins.

 

ENCORE DES RESTES À CHARGES : DES DÉPENSES QUI CRÉENT UN SENTIMENT DE DOUBLE
PEINE.

 

En 2023, 29 % des participants à l’étude déclarent encore des restes à charge pendant leur parcours de soins. Ces dépenses non prises en charge sont liées aux soins de support, aux recours à des médecines douces, aux aides à domicile ou à des frais d’hébergement lorsque les traitements ont lieu à distance du domicile.

 

Et enfin, malgré la réforme de la prise en charge des prothèses capillaires qui a eu lieu en 2019, 14 % des participantes à notre enquête ont fait état de restes à charge pour l’acquisition de leur perruque.

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